Une amie dépressive

Pour avoir connue la dépression moi-même, quand on a pas envie d'en parler c'est pas la peine, il faut que le déclic vienne de la personne elle-même, parce que bien souvent et ça a été le cas pour moi, quand des personnes veulent nous aider, on dit toujours que ça va.

Moi ça a commencé quand je me suis apperçue que mon handicap était en train d'évoluer, j'avais de plus en plus de douleurs, des difficultés à faire certaines choses quotidiennes que je savais très bien faire, de voir que la perspective d'une vie professionnelle était assez compromise, je voyais mes anciennes camarades de lycée entrer dans la vie active les unes après les autres et moi qui été en galère pour garder un poste à cause de ma fatigue et de mes douleurs à force de rester dans le fauteuil toute la journée, des longs trajets etc...

J'ai quitté mon dernier poste, et là je me suis vraiment demandée ce que j'allais faire de ma vie, j'ai fait des études dans le secrétariat, des formations pendant plusieurs années, et puis finalement pouf plus rien, traversée du désert pendant quelques mois, plus envie de sortir, plus de passions, plus rien et puis un jour j'ai rencontré l'équipe médicale qui s'occupe de moi pour faire un point, il y avait mon médecin, la kiné, mon ergothérapeute et là on a tout posé sur la table, et c'est là que le projet de me mettre à mon compte en tant que secrétaire indépendante est arrivé, et à partir de ce moment précis, j'ai enfin retrouvé goût aux choses. Et voilà depuis le 1er décembre je travaille de chez moi, ça me permet d'aménager mon temps de travail mais je reste active, je ne me sens plus exclue. D'ailleurs ça fait 15 jours que j'ai débuté et je constate que j'ai un peu moins de douleurs vu que c'est moi qui gère mes horaires, ma vie.

Bref petit racontage de vie pour dire, que c'est à la personne d'avoir le déclic, de retrouver un but à sa vie, grâce à cette épreuve je me suis rendue compte que si on a aucun but dans la vie, aucun projet, aucun espoir en quelque chose, on ne vit plus, on devient spectateur de sa propre vie, ce qu'il faut c'est trouver en soi le truc qui va faire que l'on va redevenir acteur de sa vie. Et puis je dois dire aussi que j'ai la chance d'avoir un compagnon merveilleux depuis 6 ans maintenant, qui m'a beaucoup aidé.

Mais voilà, ça met du temps, c'est tout un travail à faire sur soi, c'est un travail de longue haleine,pour certaines personnes c'est plus long que pour d'autres et si la personne ne le fait pas, on ne peut pas le faire à sa place, ça doit venir de la personne concernée.

Comme on dit on ne peut pas changer les gens, on change à partir du moment où on le décide soi-même.

Juste un truc, au passage... J'ai toujours admiré ton courage, ta détermination et ta force, Audrey... Vraiment!
Ca prouve que tu es sortie plus forte de la dépression, pas plus fragile, donc, guérie! J'ai fait une grosse dépression il y a 10 ans. Mêmes constats que toi, en gros. J'en suis sortie plus forte. Je ne suis jamais retombée dedans, du coup! Je suis une femme forte et optimiste. Et je crois que là, c'est pareil pour toi! Comme quoi, hein!

Peut-être qu'un jour je te raconterai... lol

Il est clair qu'il faut que la personne soit prête, bien d'accord! Juste garder la porte ouverte, quoi! Qu'elle sache que la porte est ouverte, ton amie, qu'elle n'ait aucun doute à ce sujet.
Mais + 100.000 avec Audrey, hein, c'est du vécu de l'intérieur, ça!

Oui et puis je pense aussi même si c'est dur, il faut pas hésiter à en parler à quelqu'un de neutre, c'est pas forcément simple d'en parler aux amis, on a toujours un peu peur de se faire juger, même si ce n'est pas le cas. Enfin je dis ça mais la seule fois de ma vie où j'ai été voir un psy, c'était à l'époque où j'avais des soucis avec ma mère (vive l'adolescence et les vieux dossiers qui resurgissent) et ce c** de psy(désolée de ma vulgarité mais là...) à tout répéter à ma mère au téléphone après le rendez-vous et moi quand je suis rentrée chez moi le vendredi soir (j'étais à l'internat à l'époque) ma mère m'a sautée dessus à peine j'étais rentrée en me disant "ouais pourquoi tu as raconté tout ça au psy" etc donc depuis les psys, je suis pas fan.

Mais quand on tombe sur quelqu'un de bien, ça peut faire du bien de discuter avec une personne neutre, mais pour cela encore faut-il être conscient de son état, et ça c'est pas évident, on a tendance à être dans le déni au départ.

Hé oui, le déclic...

Je l'ai eu aussi ce déclic. Et maintenant, je trouve la vie belle car je suis passée par des galères suivies d'une dépression très longue

Il m'a fallu réaliser que j'avais tout pour être heureuse et que seule moi pouvait changer les choses

C'est très difficile à gérer mais il faut rester présent et le dire, c'est ce que j'en retire même si je le savais déjà un peu

Exactement pareil que vous, les filles!

Un déclic, comme si tout s'illuminait et était clair d'un coup!

Mais ce déclic est tellement personnel qu'il est bien difficile de le provoquer, là, je n'ai absolument aucun conseil à donner, excepté garder sa porte ouverte.

Depuis ce déclic, je vois un peu les choses comme Séverine. Oh, bien entendu, certains me prennent pour une bohème ou une grande naïve. Ce n'est absolument pas le cas. J'ai décidé de faire un choix entre ce qui vallait la peine ou pas que je me morfondes et que je m'en fasse.

En fait, être heureux, c'est un choix, je trouve. On a tous plus ou moins des vies pas hyper sympas, on a tous sa croix à porter. La différence, c'est le choix de décider d'être heureux ou pas, finalement.

Alors, quand on me reproche d'être naïve ou bohème, ça me fait rire car je sais que je ne le suis pas, et je réponds que j'ai juste décidé d'être heureuse envers et contre tout, malgré les différents revers.

Tu nous tiens au courant pour ton amie?

moket a écrit:

Tu nous tiens au courant pour ton amie?

oui