Je viens de tomber sur un site et j'ai bin ri en lisant cet article. Alors je vous partage ce grand moment féminin avec vous
"Il faut souffrir pour être belle"... Le vieil adage est bien connu, mais on l'avait jusque là interprété comme une façon de dire que oui, ça fait mal de dépenser 38 euros pour une crème anti-cellulite, oui faire régime est une souffrance en soi et oui il faut bien se faire violence pour aller jusqu'au cours d'abdos-fessiers histoire de ne pas ressembler à une triste chose flasque.
Tout au plus, on s'était rappelé l'expression en utilisant pour la première fois un épilateur électrique. Des jours où c'est casse-pieds, d'être une femme. Et comme se raser les jambes trop souvent, on sait toutes que c'est le meilleur moyen pour devoir finalement le faire tous les jours... certains se sont penchés sur une alternative intéressante: l'arrachage du poil à la racine, avec de la cire, des bandes et compagnie. Et comme le résultat faisait merveille sur nos guiboles si douces, quelqu'un a un jour eu l'idée lumineuse d'étendre ses bandes de cire... jusqu'au bikini.
Intégrale? Oui, à la Sim, vous avez bien compris
En soi, un petit moment de souffrance pour la femme, un grand pas vers une vision sexy pour l'homme: dénuée de ses poils disgracieux, la femme a commencé à porter bikinis et culottes légères. Et, poussée par la mode, elle a même commencé à les porter de plus en plus échancrés, et à repousser toujours plus loin les bornes des limites de l'indécence et de la douleur avec l'épilation devenue... intégrale.
Intégrale, comment ça? Intégrale comme nous l'ont expliqué les magazines féminins il y a un an ou deux déjà: la totale devant, dessous, derrière, enfin plus ou moins. Le concept nous a d'abord heurté, c'est vrai, on est pas maso non plus! Mais à force d'entendre des Eva Longoria vanter le bonheur sexuel rencontré au détour d'un minou parfaitement dégagé, l'idée a tout doucement fait son chemin.
Ajoutez à cela l'une ou l'autre copine assez délurée avec qui en parler, l'envie croissante de tester de nouvelles expériences, un nouveau petit ami... et nous voilà dans la salle d'attente d'un salon de beauté, prête à évaluer notre niveau de témérité.
"Et pour vous ce sera quoi?"
Coup d'oeil gêné vers la salle d'attente archi-comble de l'institut avant de prononcer un franc "Une épilation". Evidemment, vient le moment de préciser. Déjà, on va commencer par avaler la salive qu'il nous reste pour articuler un "Oh, pff, tout, jambes, aisselles, bikini". Il sera temps de voir ça avec l'esthéticienne une fois en cabine, pensez-vous.
Ah ah. Cela serait sans compter sur la responsable du salon, qui visiblement doit savoir exactement et en public s'il vous plaît, combien de poils vous avez l'intention de retirer aujourd'hui. "Jambes, demi-jambes, bikini normal, échancré, brésilien, intégral???" Bon au moins elle a proposé. Plus qu'à répondre et aller attendre la commande comme au drive-in, pour moi ce sera les demi-jambes et le bikini intégral. Et un regard noir pour lui couper l'envie d'une question supplémentaire. Raté: "IN-TE-GRAL? Vous êtes sûre? Vous avez déjà essayé? Ce sont les lèvres comprises hein Madame!" Ca, c'est fait...
Et c'est parti mon kiki
"L'épilation intégrale, c'est pour qui???" Moi, , tu aurais pu t'arrêter à "épilation" jeune fille, cela aurait suffi aux autres clientes en train de se faire faire une manucure mais c'est gentil, au moins je sens toute la solidarité de celles qui ont essayé avant moi.
Heureusement qu'en cabine, l'esthéticienne est plus délicate. Elle s'absente quelques minutes pour qu'on se déshabille tranquillement et intégralement, évidemment, c'est quand même le thème de la journée. Dans les meilleurs instituts, on vous propose un t-shirt ample et un string en papier, histoire de ne pas se balader à poil (sans mauvais jeu de mots) et de ne pas devoir mettre son tanga La Perla à la poubelle en sortant. Les dérapages de cire, ça arrive.
C'est évidemment là que ça devient sympa. On commence par quoi? Allez, commençons par le pire, les jambes et les aisselles ressembleront pour une fois à une partie de plaisir après le bikini. Dans un premier temps, on vous demandera probablement encore une fois si c'est la première fois, si vous voulez la vraie intégrale ou si vous voulez garder un semblant de ticket de métro. C'est la dernière solution qu'on aura choisie, chacun son truc, mais autant ne pas ressembler à une petite fille de 12 ans non plus.
Qui dit intégral, dit acrobatique
Le tout c'est de se mettre à l'aise, un peu comme chez le gynéco, ça facilite les opérations. C'est là que l'esthéticienne doit faire sa partie du boulot, en dédramatisant et en vous rassurant. Et celle-ci fait ça très bien, en argumentant dans le sens du poil (toujours pas de mauvais jeu de mots): "Vous avez raison, on fait toutes l'intégrale nous vous savez, c'est beaucoup plus hygiénique, en plus c'est plus joli, etc"
Le plus dur étant encore de ravaler sa pudeur et d'adopter les positions requises. Heureusement que ma gentille esthéticienne arrive à me décontracter en ponctuant chaque bande de cire d'un "Elles sont jolies vos boucles d'oreilles" (Merci je suis les quatre fers en l'air devant une femme qui m'analyse de près, il me reste quand même un peu de dignité) ou d'un "Et donc vous êtes journaliste. Vous en vivez?" (Bah c'est à dire qu'on en est réduit à se donner beaucoup hein...). Punaise mais ça brûle! Et ça arrache aussi! Seigneur Eva Longoria je te conseille que le résultat soit aussi fabuleux que promis...
"Remettre sa vie entre les mains de quelqu'un": c'est un peu ça
Evidemment avec notre bol, on a réussi à tomber sur la SS du Poil. Cette fille-là ne laisse rien au hasard, pas un malheureux poil ne lui échappe. Au moins, on sent la maîtrise et l'expérience, elle vous épile dessous le string comme elle épile un mollet. On doit être son douzième minou de la journée, ça fait plaisir de voir qu'elle a la main. Surtout au moment crucial où la cire a refroidi. L'épilation devant, on gère encore, mais sur la zone ciblée par la notion "intégrale" (à savoir les lèvres et leur voisinage) lorsqu'elle s'apprête à enlever le tout d'un coup sec...
On ne va pas vous le cacher, au moment M vous avez des flashes aussi réjouissants qu'une épisiotomie un jour de pluie. Si elle fait un mauvais geste, dérape avec la cire, ou arrache la bande un peu trop séchement et du mauvais côté: soyons clairs, on se fait déchirer. C'est là qu'on trouve le moment venu de lui dire qu'on appréhende quand même un peu: "Vous savez que vous avez ma vie entre vos mains là, en quelque sorte, vous voyez ce que je veux dire?". Au moins, on l'aura fait rire. Et à peine esquissé un sourire pour l'imiter, aaaaaaaahhhhhh, ça y est. Punaise. Souffrir pour être belle hein. Tu l'as dit, Bouffi. C'est bon, hors de question que je fasse le côté droit, elle est où la sortie? Parce que maintenant qu'on sait à quoi s'attendre, on sait aussi ce que veut dire le mot appréhender...
Allez, de toutes façons au point où on en est, le mascara qui a coulé avec une larme et le litre de transpiration dû à la stupéfaction, on va la laisser terminer. On se fait même docile on lève les jambes, on se met à quatre pattes sans broncher. Après ça les jambes et les aisselles, on se souvient même plus si on a senti quelque chose.
Veni, vidi, vici
Et à la sortie, quand notre copine la chef des esthéticiennes qui fait l'accueil nous demande si ça nous a plu, on est encore tellement paf et heureuse de rentrer à la maison avec des lèvres et un clitoris intactes qu'on ne pense même pas à lui dire que non, on était pas là pour un massage aux huiles essentielles.
Et après ce mini black-out (utile aussi pour faire abstraction de l'addition de 60 euros), la curiosité nous gagne un peu: on va quand même aller voir ce qui reste là-bas en bas. Ah pas grand-chose, effectivement. Mais c'est vrai que c'est sexyyyyy! Aussi dénudé que le crâne de Demi Moore dans GI Jane, mais on est au moins aussi cap' désormais de l'imiter dans le sulfureux Strip Tease. Eva tu ne nous avais pas menti, tout ça nous a rendu d'humeur à la galipette très, très, très voluptueuse... D'ailleurs notre chéri semble plutôt tout à fait partant pour le spectacle, et plus si affinités.
Enfin on fera ça demain hein Chouchou. Pour l'heure, je me remets de mes émotions. Puis j'ai au moins douze copines à appeler pour raconter, et un t-shirt à me faire imprimer: "L'épilation intégrale, j'y étais!"
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